Du
samedi 17 mars au mercredi 20 mars 2013.
Premier pas
dans la capitale et déjà les tuk tuks tentent de nous proposer des
courses aussi chères que si je traversais le Cambodge en bus... Notre réaction qui calme rapidement leur petit jeu est d'éclater de rire.
As
of our first steps off the bus, tuk tuk drivers offer us rides that
are the same price as if we were crossing the whole of Cambodia by
bus... My reaction is to burst out laughing., and that calms them down pretty sharpish.
Nous
partageons une petite chambre dans une guesthouse avec Léa, notre
écossaise. La ville est bien vivante et agréable. C'est la ville du
scooter par excellence.
We
share a room with Leah, the Scottish girl we met. The city is full
of life and pleasant to walk around in. Its motorbike central too.
"Bonjour, je voudrais récupérer mon scooter. C'est le 28 eme en partant du fond à droite! Merki". "Hello, I'd like to pick up my scooter please. It's the 28th scooter from the far right! Fankyou". |
On passe
notre première après midi à planifier la suite de notre voyage,
notamment le Vietnam. Une fois de plus on se sent frustré de voir
que nous n'avons jamais assez de temps pour faire tout ce que l'on
voudrait. Ça doit sûrement être une règle universelle du voyageur.
Donc on fait des choix. On ne pourra pas tricher car notre visa du
Vietnam va jusqu'au 12 avril, pas de possibilité de repousser un
peu. On décide donc de ne pas trop s'attarder à Phnom Penh, et de
ce fait, nous privilégions deux visites de sites permettant de
comprendre le règne des Khmers rouges.
We
spend our first afternoon working out the next stage of our journey,
especially Vietnam. Once again we're frustrated to realise we don't
have enough time to do everything we'd like. It must be one of the
unwritten truths of travelling. So we make choices. We can't cheat,
because our Vietnam visa is only valid until the 12th
April, so we can't push our dates back this time. So we decide not
to stay too long in Phnom Penh, and so choose to focus our time on
two sites that allow us to understand more about the Khmer Rouge.
Coiffeur de rue. Street hairdresser. |
Pour notre
première soirée, nous la passons avec Calvin (rencontré sur
Couchsurfing), un Singapourien qui vit ici depuis 1 an. Il nous
balade vers le night market et nous mangeons, assis sur des tapis au sol, de bons petites
spécialités en sa compagnie (et celle de Léa). Une bonne petite
soirée qui permet d'échanger un peu sur le mode de vie au Cambodge
et à Singapour. Fort sympathique, il nous propose de dormir chez lui
, mais nous ne voulons pas le gêner car il vit dans un studio.
We
spend our first evening with Calvin, a couchsurfing Singaporean who's
been living here for over a year. He takes us to the night market
and we eat some excellent local
specialities with him and Leah, whilst
sat on the floor on mats laid out in the street, Asian style.
A nice evening where we chat about lifestyles in Singapore and
Cambodia. Incredibly kind, he asks us if we want to sleep at his
place, but he only lives in a studio appartment and we don't want to
be a burden, so decline.
Cambodian Pick 'n' Mix. |
Le lendemain,
nou partons au musée Tuol Sleng, plus connu sous le nom de S21.
The
next day we head for Tuol Sleng museum, better
known as S21 (Security 21).
Celui-ci se
situe dans un ancien collège qui a servi de prison et lieu de
torture sous les Khmers rouges et Polpot. Nous passons notre après
midi à découvrir ce moment de l'humanité tragique. Un génocide
perpétré par des Cambodgiens sur des Cambodgiens, on touche
vraiment le fond...
The
museum is set in an old school that was transformed into a prison and
torture centre for the Khmer Rouge and Polpot. We spend the
afternoon learning about this tragic episode for humanity. Genocide
committed by Cambodians on other Cambodians, we've hit rock bottom...
Ce type de
visite n'est pas simple mais a l'avantage de nous permettre de nous
questionner sur l'être humain : la politique, les religions, la
culture...
This
type of visit isn't easy, but allows us to question ourselves about
humanity : politics, religion, culture...
J'en arrive à
une conclusion évidente (je le savais déjà , mais cette
visite permet de le confirmer): l’éducation
(instruction et culture) dès le plus jeune âge, permet d'éviter ce
type d'atrocité.
Simple,
yet evident conclusion : education from a young age, helps to
avoid such atrocities.
En effet,
Polpot et sa clique ont réussi pendant plusieurs années à recruter
chez les plus jeunes (jeunes ados) dans les campagnes ,des
combattants aussi ignorants que des gallinacés.
Polpot
and his cronies had recruited youth for years in the uneducated
countryside, fighters as enlightened as poultry.
Ignorance =
pas de culture = pas d'esprit critique = …
Ignorance
= lack of culture = lack of ability to
analyse = ...
Du coup, avec
l'aide d'une bonne idéologie communiste et des croyances Boudhistes déformées, les chefs Khmers ont pu
mener à bien leur projet. Faire croire à tous les pauvres des
campagnes que leur vie est difficile à cause des riches des
ville...
So,
with the help of a good communist ideology and
warped Buddist beliefs, the Khmer leadership was able to carry
out their plans. They made the poor people in the countryside
believe that all their misery was because of the rich people in the
cities, and everyone had to accept what was
happening because of the middle path and karma...
Un des
slogans des Khmers rouges (et il y en a plein d'autres de haut
niveau) :
« Il
vaut mieux tuer un innocent par erreur que de laisser échapper un
ennemi du régime ».
One
of the Khmer Rouge slogans (and there were many more of the kind) :
« Its
better to kill an innocent than to unknowingly set an enemy free. »
Du coup, 17
avril 1975, c'est pas si vieux que ça, l'armée de Polpot prend le
pouvoir à Pnohm Penh. En l'espace de 2 jours, ils vident totalement
la ville et envoient les habitants travailler de force dans les
campagnes. Des milliers de personnes meurent durant ce transfert (les
malades des hôpitaux, les handicapés, les bébés...). Beaucoup acceptèrent cette situation, car le bouddhisme prône la voix du milieu c'est à dire l'acceptation du moment présent sans révolte.
So,
on the 17th April 1975, not so long ago, Polpot's army
takes power in Phnom Penh as the liberators of the people from the
power of the Vietnamese. The euphoria is short lived. In the space
of 2 days, the entire city is evacuated and people
are sent unprepared and on foot to forced labour sites in the
countryside. Within the first few days of the regime, thousands die
in this unprecendented exodus : the sick, forced out of the
hospitals, the handicapped, the elderly, babies...
Les
intellectuels sont emmenés dans cette prison où les pires tortures
imaginables sont quotidiennes afin de leur faire avouer des faits
(fictifs) qui légitimeront leur transfert au « killing
fields » pour être abbattus. 17 000
personnes ont subi ce sort pendant 4 années. Jusqu'à que les
Vietnamiens viennent libérer le Cambodge (janvier 79) de l'emprise
des Khmers rouges. Ne nous affolons pas, les viets avait des idées
derrière la tête pour agir ainsi...
Intellectuals
and those who had helped begin the revolution are sent to this prison
where they face unimaginable torture on a daily basis to make them
confess their (fictitious) crimes, which then justifies them being
sent to the killing fields to be killed. 17
000 people suffered this bitter ending over four years. Right
up until the Viet came back to liberate Cambodia (January '79) to
liberate them from the Khmer Rouge. Let's not get carried away,
Vietnam also had its motives for acting the hero...
Ce lieu nous
retourne l'estomac et « l'âme ». On est bouleversé par
les témoignages et on se projette facilement à leur place avec
toutes les questions que cela génère. De quel côté aurions nous
été ? Si j'avais été un bourreau... ? Si j'avais dû
dénoncer pour protéger mes proches... ? Si …
This
place turns our stomach and our soul. We're shocked senseless by the
witness accounts and we can put ourselves in thier shoes with all the
questions that that implies. Which side would I have been on ?
What if I was one of the torturers ? What if I had to
incriminate someone to save my nearest and dearest ? What
if... ?
C'est encore
plus troublant car l'on chemine dans cette prison qui est un ancien
collège à l'architecture bien francaise. Il me rappelle le collège
de mon enfance. Et dans ces lieux on enlèvait la vie au lieu de
s'ouvrir à celle-ci.
What
is even more disturbing is walking through this prison that is an old
school which looks much like any French secondary school. And here
lives were taken away rather than the customary introduction to life.
On passe une
petite heure avec un historien qui anime un débat autour de cette
période et cela est très intéressant. Il faut savoir que cela fait à
peine 2 ans que cette période est traitée à l'école avec les
petits ados cambodgiens.
We
spend an hour with a historian who leads a highly interesting and
informative debate about this period of Cambodian history. It has
been only 2 years that this subject is taught openly and objectively
to young adolescent Cambodians.
On en apprend
un « paquet » (comme dirait ma grand mère) sur tous les
complots politiques entre les différents pays, notamment les
Etats-unis (pour ne pas changer) et ce que cela engendre sur les
peuples : « on laisse faire les ennemis de mes ennemis, on
aide pour mieux apprivoiser, on intervient pour asservir... »
L'histoire nous rappelle que les occidentaux ont eu de très
mauvaises influences et ca fait pas si longtemps que ca !
A cause de la guerre froide, le Cambodge est devenue une zone intouchable afin d'éviter une guerre nucléaire. Donc le monde ferma les yeux et laissa le champ libre à ce génocide. Après que les Khmers rouges furent renversés, les États Unis continuèrent à "les soutenir" car ennemis des vietnamiens, dans l'espoir d'éviter l'effet domino du communisme.
Les Nations-Unis ont continué à reconnaître les Khmers rouges, meurtriers d'un peuple, comme représentants du pays et ce jusqu'en 1992!!!
We
learn alot about all the political scheming of the various countries
due to the Cold War and the impact that has : « the enemy
of my enemy is my friend, we help them with arms, we turn them into
our puppets... ». The Cold War meant
that Cambodia became an untouchable zone so as to avoid a nuclear
war, so the world turned a blind eye and allowed the genocide to
continue. After the overthrow of the Khmer Rouge, the USA continued
to support them as enemies of Vietnam, hoping to avoid the domino
effect. The United Nations thus allowed a population's murderer's
represent them internationally until 1992.
On traversa de vieilles cellules qui restaient inchangées depuis le jour de la libération des Cambodgiens. Seulement 7 personnes sur 17000 sont ressortis vivantes de ce calvaire.
Il y avait également un couloir (the Hall of ghosts) dédié aux personnes torturées ici, avec leur photos et leur désespoir, enregistrées systématiquement par les gardiens : hommes, femmes, enfants, bébés. Parfois, ils juxtaposaient leur photo au moment de leur arrivée et leur photo après tortures.
Peu de visiteurs quittent ce couloir sans avoir les larmes aux yeux.
We
walk through old cells which have remained unchanged since the day
the prison was liberated. Only 7 people of the 17 000 who passed
through the gates to this « school » as prisoners
survived. There is a harrowing « Hall of Ghosts », with
photos of all the prisoners who were taken to S21, recorded
systematically by the guards. Men, women, children, babies.
Sometimes with a photo of them on arrival and upon death due to
torture. Few people leave the hall with a dry eye.
Ailleurs, les méthodes de torture sont expliquées par des textes, des photos et ce qui restent des instruments.
The
torture methods are shown elsewhere, in text, photos, and the remains
of the torture implements.
Un autre bâtiment est dédié aux témoignages écrits des ex-gardiens qui poussent encore plus au questionnement. L'histoire n'est jamais simple, il n'y a pas de "bons et de gentils". Comment aurions nous réagi si notre oncle ou même notre père était prisonnier. Aurions nous prétendu ne pas les connaître pour nous sauver et sauver le reste de notre famille? Ou les reconnaître et ainsi signer notre propre acte de décès et celui des personnes que l'on aime?
Another
hall examines the testimony's of the ex prison guards which pushes
you to question the situation further. History is never black and
white. How would you have reacted ? If your uncle and even
your father are taken prisoner, do you pretend not to know them to
save yourself and what remains of your family ? Or do you
acknowledge them and thus sign the death warrants of yourself and all
those you love … ?
Après cette
dure après midi mais primordiale dans la construction de notre futur
(celui qui ne connaît pas son passé est condamne à le revivre »),
nous revoyons Calvin qui nous invite dans un bar au sommet d'une tour
de Phnom Penh. Ca devient notre spécialité et c'est fort agréable.
On est en compagnie de Léa et on fait la connaissance de Gilles, un
parisien qui vient d'arriver dans la ville.
After
this difficult but essential afternoon (« he who is ignorant of
the past is condemned to relive it »), we meet up with Calvin
who takes us to a rooftop bar on the top of a Phnom Penh skyscraper.
Its becoming a running theme of our travels, and a rather pleasant one at that. We are
also with Leah and we meet Gilles, a Parisian who has just arrived in
the city and is looking for freelance work.
Leah, Calvin, Gonzita, Gonzo and Gilles. |
Le lendemain,
nous partons au « killing fields», camp d'extermination à
l'extérieur de la ville. Nous nous plongeons danc cette atmosphère
lugubre et tragique.
The
next day, we head for Choeng Ek, otherwise know as « the
Killing Fields », extermination camp outside of the town. We
once again plunge into a morbid and tragic atmosphere.
Nous ne citerons qu'un exemple pour ne pas oublier combien nous sommes capables d'être
inhumains : Parmi les fosses (où les gens étaient tués à coup
de bâton et enterrés), les lieux de tortures, il y a un bel arbre
qui trône au milieu de ces champs où à chaque mousson, des os
remontent à la surface. Cet arbre qui aurait pu être une lueur
d'espoir pour les victimes, servait en réalité à tuer les bébés.
Les khmers prenaient des nourrsissons par les pieds et les
projettaient sur l'arbre de toute leur force...
We'll
only list one example so as not to forget how inhumane humans can be :
Amongst the mass graves (where people were blugeoned to death to
save precious bullets), there is a beautiful tree in the middle of
the fields where, after every monsoon, bones and other remains are
pushed to the surface. This tree that could have been a symbol of
hope for the condemned was in fact used to kill babies. The Khmer
Rouge would take the babies by their feet and hurl them with all
their strength against the tree...
Nous revenons
sur la capitale et nous passons notre dernière après midi à se
balader dans les rues et essayer d'apprécier la vie d'ici.
We
come back to town and spend our last afternoon walking around the
city and trying to appreciate the life here.
Pendant notre
repas sur un petit stand du marché central (sorte d'ovni géant en
béton construit par les francais), entre 2 nems, on fait la
connaissance d'un couple de Francais de notre âge : Elodie et
Charles. Ils font l'Asie du Sud-Est pendant 6 mois en sens inverse de
nous. On peut alors échanger sur nos expériences et passons un bon
moment avec eux. On prolongera notre journée et soirée en leur
compagnie.
During
our meal at a little market stand in the central market (like a giant
ciment UFO that was built by the French), between 2 spring rolls, we
meet a French couple our age : Elodie and Charles. They're
spending 6 months in SE Asia going the opposite direction to us. So
we swap stories and have a wonderful evening with them.
Le marché central. The central market. |
Le lendemain,
nous partons en bus pour le Vietnam. Nous quittons donc le Cambodge
qui nous manque déjà. Quel pays, quelle histoire, quels sourires !
The
next day we head off by bus for Vietnam. So we leave Cambodia that
we miss immediately. What a country, what history, what smiles !
Une cérémonie religieuse en pleine rue. Religious ceremony in the middle of the street. |
Le passage de
la frontière se fait sans difficulté et de manière très
professionnelle. A croire que le roi du Cambodge a lu notre blog et a
recruté de nouveaux douaniers compétents et motivés...
The
border crossing is professional and hassle free. Its as if the King
of Cambodia read our blog and hired new customs officers who are
competant and motivated...
Quelques mots
en cambodgiens, pour ne pas oublier :
A
Little Cambodian vocabulary so as not to forget it :
Bonjour,
Hello: Suo Sadai
Merci, Thank
you: or koune
To be
continued...