jeudi 1 novembre 2012

Bolivia : épisode 5 : Oruro

Samedi 27 et dimanche 28 octobre 2012


Après une nuit chez Charo à Cochabamba, où l'on retrouve notre petit confort et notre chambre luxueuse, nous partons pour Oruro, ville natale de toute la famille.
Nous sommes hébergés dans la maison de la Abuela (grand mère). Nous rencontrons alors la famille de Charo qui a plusieurs frères et sœurs. On les regarde décorer la voiture qui ouvrira « la entrada » de la fraternité de l'Unversité d'gronomie. En effet, il est responsable d'une des fraternités qui va défiler ce soir. Une fraternité est un groupe de l'Université d'Oruro qui ont un costume, une musique et une danse bien définis.
After another night at Charo's in Cochabamba, where we find our little comforts and our luxurious bedroom, we set off for Oruro, the hometown of lal the family. We are housed in the Abuela's (grandma's) house, where we begin to meet the many brothers and sisters of Charo. We watch them decorate the car which wil open the « entrada » of the fraternity of their University. Their fraternity is one of those which will be in the dancing procession this evening. A fraternity is a group within the university that has their own costume, music and traditional dance.


On part ensuite en ville assister au défilé qui a déjà commencé depuis 14h. Il y a des milliers de personnes dans la rue qui regardent le défilé et battent le rythme. Ils nous dévisagent d'une manière intriguée, nous sommes les deux seuls blancs d'une ville qui compte plus de 300 000 personnes.
We set off into town to watch the procession which began at 2m. There are thousands of people in the street who watch the procession and clap to the beat. They stare at us inquisitively, we're the only 2 white people in a city of over 300 000 people !



 

Dans la rue se succèdent des dizaines et des dizaines de « fraternités » qui défilent avec des costumes, masques, chapeaux magnifiques (qu'ils préparent pour la plupart à la main durant l'année précédent le défilé : rien que les chapeaux pèsent jusqu'à 3kg !), accompagnés par une musique « in vivo ». Chaque fraternité compte environ une cinquantaine de personnes (dès fois plus) : un meneur, des danseurs, des musiciens. Ils traversent la ville sur un parcours d'environ 3km, et cela va durer jusqu'à 2h du matin.
On est tout simplement assommé par la beauté des pas de danses, l'énergie, la musique, les chants... et la bière qui coule à flots.
In the road, dozens and dozens of fraternities pass one after another, with their costumes, masks and magnificent hats (which are handmade by the dansers before the festivities : the hats covered in pearls alone weigh up to 3kg !). All this is accompanied, naturally, by live traditional music. Each fraternity has about 50 people (sometimes more) : a leader, dancers and then the musicians. They dace across the twn over 3km, and it will go on until 2am.
We are quite simply blown away by the dances, the energy, the music, the singing... and the free flowing beer.



On rencontre un oncle et tante de Claudia avec leur petite Camilla, âgée de un an et demi. On sympathise et dansons ensemble dans la rue. Ils veulent que l'on devienne la marraine et le parrain de leur petite et veulent que l'on revienne en février pour le baptême. En plus, en février , c'est le carnaval d'Oruro et pour eux , c'est bien plus grandiose que la fête à laquelle on assiste !!! Pour les plus intéressés, des images existent sur youtube : Carnaval Oruro...
We meet another aunt and uncle of Claudia with their little Camilla, their one and a half year old daughter. We get along well and dance together in the street. They want us to become their godparents and want us to come back in february for the baptism. Moreover, in February, its the carnival of Oruro, and for them, its far more grandiose than the festival we're seeing today !! For the curious, you can find images on youtube : Carnaval Oruro...


Une ptite filleule Bolivienne. A bolivian God daughter
Les policiers demandent aux gens de ne plus boire leur cervesa dans la rue, c'est interdit par la loi, mais c'est la fiesta ! Tout le monde dit oui, attend qu'ils partent, et reprend leur bouteille. Tout est dans un esprit bon enfant et on ne voit point de violence liée a l'alcool. Par contre, ils n'ont pas les mêmes valeurs que nous : La tante de Claudia, qui allaite encore, boit de la bière avec tout le monde. Après qu'un gendarme menace d'emmener la petite à la gendarmerie pour sa protection, on se faufile ailleurs et maman calme la fête. Avi est un peu choquée par tout cela et ne sait pas s'il faut dire quelque chose, mais finalement, ce n'est pas notre rôle.
The policemen ask people to stop drinking their cervesa (beer) in the street, its illegal in Bolivia, but its FIESTA ! Everyone says yes, waits for them to leave and starts drinking their beer again. Its all in fairplay and we see no alcohol related violence in the street at all. However, their awareness hasn't evolved quite as much as ours yet : Claudia's aunt, who is still breastfeeding, drinks beer with the rest of us. After a policeman threatens to take the baby to headqurters for her own safety, we rush off elsewhere and Mummy stops drinking. I'm shocked by the whole thing, but finally decide its not my place to say anything.

J'aime mener la danse! I like drive the group!


Un des oncles de Claudia : Jhonny. One of the Claudia´s uncle


On terminera la soirée en mangeant des brochettes de Lama grillé dans la rue (préparées par une autre tante de Claudia). L'ensemble des danseurs et musiciens sont complètement défoncés par l'alcool et le nombre impressionnant d'heures qu'ils ont passé à danser.(environ 14h). Mais dès que la musique reprend, ils reprennent leurs pas de danses, cette fois, ce n'est plus la tête qui commande mais les membres. C'est une sorte d'hypnose qui envahit les différents groupes.
We finish the evening by eating Lama kebabs in the street (prepared by yet another of Claudia's aunt's). All the dancers and musicians are completely hammered and wiped out by the hours of dancing (about 14h!). But as soon as the music starts up again, they resume their dance steps, bu its o longer the head that leads, its the limbs on autopilot ! Iits like a hypnosis that invades the different groups.

Il est mignon le lamacito!

Nous rentrons fatigués, frigorifiés (la ville est à 3700m d'altitude, les nuits sont fraîches...) mais avec des souvenirs pour toute notre vie de cette fabuleuse ambiance.
We come home tired, cold (at 3700m altitude, the nights tend to be frisky...) but with memories to last a lifetime of this fantastic atmosphere.


On n'a jamais senti autant de ferveur et d'enthousiasme chez un peuple : la danse, la musique et la fête sont plus qu'une culture, il ont ça dans le sang et c'est leur quotidien. Je réalise tout ce qu'on a perdu en France (du moins dans le midi) comme capacité à construire une fête communautaire, où des groupes de personnes travaillent ensemble à l'élaboration de costumes, de musiques, de chorégraphies collectives, de décors... Notre société individualiste a pris le dessus. Pourvu que ça dure chez eux et que ça revienne chez nous. Pour cela, il faudrait commencer par enlever la télé !
We've never seen such fervour and enthusiasm in a people : the dancing, music and fiesta are more than just cultural, its in thier veins and in their everyday life. Jeremy realises all that has been lost in France (or at least the south of France), like the ability to build a community fiesta, where groups of people work together to make costumes, music, choreography, decorations... Individualism has taken over. Hopefully it wll last for them and rub off on us. For that, we need to start by getting rid of the telly !


Dimanche, nous sommes invités chez le frère de Charo pour continuer la fête chez lui. Malgré quelques maux de gorge pour Avi et un estomac un peu retourné pour moi, nous y allons pour profiter encore de ces beaux moments.
Sunday, we're invited to Charo's brother's place to continue the party. Despite a sore throat for me and an upset tummy for Jeremy, we're going to take advantage of these rare and beautiful moments. Despite our protestations about being ill, we are told, if you come to the party, you drink, if not, you stay at home... We don't really have a choice.

Oh putain, on dirait mon beauf Liron! Oh fuck , she´seems to be my brother in law Liron!

Quand nous arrivons chez Jhonny Guzman, (frère de Charo), il y a une cinquantaine d'invités assis autour du grand salon, spécialement aménagé pour la fête. Tout le monde revient de la messe, un calme absolu règne. Deux femmes font brûler de l'encens dans le salon, devant la vierge et des bougies. L'atmosphère est saturée de fumée mais ça ne gêne personne ! Il y a des amis de Jhonny, des collègues de travail et de la famille. En décoration pour le salon, beaucoup de souvenirs de pays étrangers. On est chez des voyageurs, Jhonny a effectué son master en Israël en 2005. Il en garde un très bon souvenir et ne résistera pas (dans l'après midi)à chanter à plusieurs reprise avec AVI quelques chants du « pays ». Il chante en yaourt, mais avec une tonalité parfaite et plein de ferveur !
When we arrive at Johnny Guzman's (Charo's brother), there are 50 odd guests sat around the big lounge. Everyone is back from Masse and the atmosphere is calm. Two women burn incense in front of a Virgin Mary and candles. The air is saturated with smoke,but no one seems fussed ! There are Johnny's colleaugues, friends and family. The decor in the room souvenirs from other countries. We are with travellers, Johnny completed his Master's degree in Israel in 2005. He has fond memories and can't resist drunkenly singing « Ivenyu shalom alechem » to me (with me) in the afternoon... He doesn't know the words, but he's tone perfect and sings with gusto !

Johnny et Avi

Puis, le repas pour tout le monde est servi. Doucemanette, l'ambiance prend ; Jhonny qui est, pour cette année, l'organisateur de la fête fait un discours. Il passe le relais à une autre personne qui a été désignée comme le prochain organisateur de la fête, et ainsi de suite. Pour les 4 ans à venir, chaque personne est désignée et cela permet à chacun de mettre de l'argent de côté pour financer la fête. Et ils n'y vont pas à moitié...
Then the meal is served to each person individually. Little by little, the atmosphere picks up. Johnny who is the « passante », organiser of the festival this year, makes a speech. He hands over to the person who is next uear's organiser, and then the next. For the next 4 years, each organiser is already identified, so that each one can put enough money asside to pay for the festivities. And they don't do it by halves...

Une Bolivienne fort charmante..A nice bolivian girl!.

Puis les caisses (et des caisses, et des caisses...) de bières sont acheminées dans le salon : la Huari, bière locale. J'en compte plus de 10 caisses à 9 litres chacune mais apparemment, il y en a plein d'autres. Nancy, la femme de Jhonny fait le tour des invités en leur offrant un alcool un peu dur dur à boire cul sec (Singani). Impossible de refuser, mon estomac fait un infarctus, si si ça existe ! Malgré nos argumentations sur le fait qu'on ne pourra pas trop boire, car nous sommes malades, on nous répond : s »i vous êtes a la fête, vous buvez, sinon, vous restez à la maison ! » On n'a pas le choix...
Then the cases (and cases, and cases) of beer are bought into the lounge : Huari, the local beer. Jeremy counts 10 cases of 9 litres each, but aparently, there is mch more. Nancy, Johnny' wife, gos round the guests pouring them a glass of v. strong alcohol (Singani) that you have to down in one go. Impossible to refuse, Jerey's poorly tummy has an infarctus, if that exists !


Et enfin la musique commence (musique folklo locale évidemment), tout le monde se lève sans exception pour danser (pas besoin d'être saoul pour danser en Bolivie, c'est dans le sang!)...et là c'est là que ça commence à vriller...Malgré leurs chemises, leurs gueules d'intellos de prof de fac ou d'ingénieurs à Grenoble, rapidement le mélange alcool, musique et chant transforme l'ambiance en une orgie mémorable (sans sexe bien sûr, la vierge nous regarde!).
And finally the music begins (local folk music, of course), everyone gets up to dance, men, women, children (no need to be drunk here to dance, its in their veins)... and that's when it all go's a little crazy. Desptie their shirts, their looks of unversity teacher or intellectuals,rapidly the mix of alcohol, music, singing and dancing turs the day into an unforgettable orgy (without sex, obviously, the Virgin is watching!).


Rapidement les seuls français présents, et présentés comme des amis, intriguent tout le monde. On est alors l'objet de toutes les discussions et invitations à boire (qu'on ne peut pas refuser, puisque cela serait pris comme une insulte) !
Apparemment, le prénom Jérémy est peu courant ici et semble difficile à prononcer. Du coup, j'ai droit à différents prénom : Géronimo, El Avi (le Avi), Mac Gyver (ça, ça reste le plus mystérieux!!! ), enfin, c'est vrai que j'ai besoin d'aller chez la coiffeuse...)
Rapidy, as the only foreigners present, and introduced as friends, we intrigue everyone. So we end up the subject of all the discussions and endless invitations to drink (which are impossible to refuse, as its seen as an insult). Apparently, Jeremy is an unusual name here and is difficult for them to pronounce. So he is graced with various different nocknames : Jerhonimo, el Avi (He Avi), Mac Guyver (th jury's out on why they chose that one, although he does need a haircut...)


Au fil de l'après-midi, mon estomac va mieux (ou est peut-être anesthésié?) et Avi, malgré sa voix cassée, va discuter, chanter et danser ! De 13h à 22h non stop, l'ambiance est à 100%. Jhonny m'offre son chapeau typiquement bolivien et Nancy offre le symbole de leur fraternité de l'Université à Avi. Qu'a-t-on fait pour recevoir autant d'amitié ? Ils disent que les Boliviens sont comme ça et qu'ils aiment partager !
Over the afternoon, Jeremy's tummy gets better (or is it just anaesthetised?) and I manage to chat, dance and sing despite my broken voice and lack of Spanish ! From 1pm to 10p non stop, the atmosphere is 100%. Johnny gives Jeremy his hat and Nancy gives me the badge of the symbol of their fraternity. What have we done to deserve so much kindness ? They tell us that Bolivians are like that, that they like to share !


Tout le monde s'aide d’année en année pour cette fête et nous avons senti un besoin d'y contribuer, mais comment ? Claudia est encore venue avec la solution : une tradition de la fête. On prend un billet d'argent, et on l'attache à la chemise de l'organisateur et de sa femme en leur disant « Buena fiesta, felicidades! ». Donc on a pu, nous les étrangers, contribuer aussi à cette fête.
Everyone helps one another from year to year for this festival, and we felt the need to contribute as well, but how ? Once again Claudia is there with a solution, a tradition of the fiesta. We take a note of money each and attach it with a pin to the organiser and his wife's shirts, declaring « Buena fiesta, felicidades! ». So we were able, us too, to contribute to the fiesta.


Au cours de la soirée, Charo et Claudia, l'une après l'autre se confie à Avi en larmes. Malgré le fait que l’alcool fait sûrement son effet, Avi est touchée par leurs larmes et leur honnêteté. Charo lui parle de la difficulté de vivre et travailler seule, à l'autre bout du monde, de sa famille, de son pays et de la culture qu'elle aime tant : Elle ne souhaite plus jamais les quitter.
Claudia lui parle de la difficulté d’élever sa sœur de 9 ans, seule, quand elle n'avait que 17 ans. Elle est fière de ce qu´elle a fait. Mais aujourd'hui,à 26 ans, elle est à contre courant : être célibataire et sans enfant en Bolivie provoquent de vives critiques de la part des autres...
Ces confessions attriste Avi qui sent, malgré son espagnol bien limité, qu'elle a été réellement acceptée comme ami par ses femmes incroyables, de l'autre bout du mode.
During the evening, both Claudia and Charo open themselves to me tearfully. Despite the knowledge that alcohol has clearly had its effect on them, I am touched to the core by their tears and their honsety. Charo tells me how difficult it was living and working alone, on the other side of the world from her family and the country and culture she loves, from her daughters, and that it will never happen again. Claudia tells me of the difficuty of raising her 9 year old sister alone when she is only 17, how she is happy with how she has lived her life, but that at 26, she is an outsider in Bolivia being single and childless, and how difficult the judgement of others can be. But she is happy with her life choices. These confessions move me greatly and I feel, despite my poor Spanish, accepted as a true friend by these incredible women who have led difficut lives against the grain of their society. I am humbled.


23h, 11h de fête dans les pattes et Djé, toujours frais comme un gardon!
Difficile d'expliquer plus par des mots, ça restera dans nos têtes.
On est invité pour les 30 prochaines années au moins pour les futurs carnavals en février... Vu l'aperçu des festivités Oruriennes qu'on a eues, le carnaval doit être extraordinaire.
Difficult to put any more into word, but it will stay firmly in our minds.
We're invited for the next 30 years at least of carnavals in he month of february... After what we've seen of te Oruro festivites, the carnaval must be extraordinary !


Vers 23h, nous partons avec Charo, Faviola et Claudia à la gare routière ; elles pour Cochabamba et nous pour Potosi (5h de route).Les adieux sont difficiles, quelques larmes coulent mais on a tous conscience qu'on a partagé de beaux moments !
At around 11pm, we leave with Charo, Faniola and Claudia for the busstop, them for Cochabamba and us for Potosi (5hr drive). The goodbyes are difficult, a fw tears are shed, but we are all aware that we have shared soe wonderful times !


Le trajet en bus (Bolivien de surcroît...) avec 5 litres de bière et d'alcool dans le ventre ainsi que moult comidas, me pousse à préparer quelques sacs plastiques... des doggy bag !
The busride (a Bolivian busride at that!) with 5 litres of beer and alcohol in the belly as well as much comidas, moves Jeremy to perpare a couple of plastic bags... just in case !


To be continued...
































1 commentaire:

  1. Salut Jeremy!! Salut Avi!! Viens de passer un bon moment à lire vos récits : ça fait plaisir et donne des envies d'ailleurs et de nouvelles rencontres! J'ai bien reçu ta blague, vraiment trop bonne, j'en ai ri aux larmes!! si, si, j'te jure... En tout cas, je vois que vous prenez votre mission au sérieux et je vous en remercie. N'ai pas encore eu le temps de partager ce grand moment avec les autres. Nous aussi on voyage... pendant le pont de la Toussaint...(;-) Je vous ferai part des réactions des collègues. La bise à tous les deux et à bientôt!

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