jeudi 28 mars 2013

Cambodge : Épisode 3 : Phnom Penh, notre 8eme capitale. Phnom Penh, Our 8th capital city.

Du samedi 17 mars au mercredi 20 mars 2013.

Premier pas dans la capitale et déjà les tuk tuks tentent de nous proposer des courses aussi chères que si je traversais le Cambodge en bus... Notre réaction qui calme rapidement leur petit jeu est d'éclater de rire.
As of our first steps off the bus, tuk tuk drivers offer us rides that are the same price as if we were crossing the whole of Cambodia by bus... My reaction is to burst out laughing., and that calms them down pretty sharpish.


Nous partageons une petite chambre dans une guesthouse avec Léa, notre écossaise. La ville est bien vivante et agréable. C'est la ville du scooter par excellence.
We share a room with Leah, the Scottish girl we met. The city is full of life and pleasant to walk around in. Its motorbike central too.

"Bonjour, je voudrais récupérer mon scooter. C'est le 28 eme en partant du fond à droite! Merki".  "Hello, I'd like to pick up my scooter please.  It's the 28th scooter from the far right!  Fankyou".
On passe notre première après midi à planifier la suite de notre voyage, notamment le Vietnam. Une fois de plus on se sent frustré de voir que nous n'avons jamais assez de temps pour faire tout ce que l'on voudrait. Ça doit sûrement être une règle universelle du voyageur. Donc on fait des choix. On ne pourra pas tricher car notre visa du Vietnam va jusqu'au 12 avril, pas de possibilité de repousser un peu. On décide donc de ne pas trop s'attarder à Phnom Penh, et de ce fait, nous privilégions deux visites de sites permettant de comprendre le règne des Khmers rouges.
We spend our first afternoon working out the next stage of our journey, especially Vietnam. Once again we're frustrated to realise we don't have enough time to do everything we'd like. It must be one of the unwritten truths of travelling. So we make choices. We can't cheat, because our Vietnam visa is only valid until the 12th April, so we can't push our dates back this time. So we decide not to stay too long in Phnom Penh, and so choose to focus our time on two sites that allow us to understand more about the Khmer Rouge.

Coiffeur de rue.  Street hairdresser.

Pour notre première soirée, nous la passons avec Calvin (rencontré sur Couchsurfing), un Singapourien qui vit ici depuis 1 an. Il nous balade vers le night market et nous mangeons, assis sur des tapis au sol, de bons petites spécialités en sa compagnie (et celle de Léa). Une bonne petite soirée qui permet d'échanger un peu sur le mode de vie au Cambodge et à Singapour. Fort sympathique, il nous propose de dormir chez lui , mais nous ne voulons pas le gêner car il vit dans un studio.
We spend our first evening with Calvin, a couchsurfing Singaporean who's been living here for over a year. He takes us to the night market and we eat some excellent local specialities with him and Leah, whilst sat on the floor on mats laid out in the street, Asian style. A nice evening where we chat about lifestyles in Singapore and Cambodia. Incredibly kind, he asks us if we want to sleep at his place, but he only lives in a studio appartment and we don't want to be a burden, so decline.

Cambodian Pick 'n' Mix.


Le lendemain, nou partons au musée Tuol Sleng, plus connu sous le nom de S21.
The next day we head for Tuol Sleng museum, better known as S21 (Security 21).


Celui-ci se situe dans un ancien collège qui a servi de prison et lieu de torture sous les Khmers rouges et Polpot. Nous passons notre après midi à découvrir ce moment de l'humanité tragique. Un génocide perpétré par des Cambodgiens sur des Cambodgiens, on touche vraiment le fond...
The museum is set in an old school that was transformed into a prison and torture centre for the Khmer Rouge and Polpot. We spend the afternoon learning about this tragic episode for humanity. Genocide committed by Cambodians on other Cambodians, we've hit rock bottom...


 
Ce type de visite n'est pas simple mais a l'avantage de nous permettre de nous questionner sur l'être humain : la politique, les religions, la culture...
This type of visit isn't easy, but allows us to question ourselves about humanity : politics, religion, culture...


J'en arrive à une conclusion évidente (je le savais déjà , mais cette visite permet de le confirmer): l’éducation  (instruction et culture) dès le plus jeune âge, permet d'éviter ce type d'atrocité.
Simple, yet evident conclusion : education from a young age, helps to avoid such atrocities.




En effet, Polpot et sa clique ont réussi pendant plusieurs années à recruter chez les plus jeunes (jeunes ados) dans les campagnes ,des combattants aussi ignorants que des gallinacés.
Polpot and his cronies had recruited youth for years in the uneducated countryside, fighters as enlightened as poultry.

Ignorance = pas de culture = pas d'esprit critique = …
Ignorance = lack of culture = lack of ability to analyse = ...

Une potence pour activités gymniques transformée en lieu de torture.  A crossbar originally used for gym classes and transformed into a torture implement.  Detainees were hung upside down by their feet or arms and their faces dipped in filthy water to wake them whenever they passed out from the pain of torture.
Du coup, avec l'aide d'une bonne idéologie communiste et des croyances Boudhistes déformées, les chefs Khmers ont pu mener à bien leur projet. Faire croire à tous les pauvres des campagnes que leur vie est difficile à cause des riches des ville...
So, with the help of a good communist ideology and warped Buddist beliefs, the Khmer leadership was able to carry out their plans. They made the poor people in the countryside believe that all their misery was because of the rich people in the cities, and everyone had to accept what was happening because of the middle path and karma...


Un des slogans des Khmers rouges (et il y en a plein d'autres de haut niveau) :
« Il vaut mieux tuer un innocent par erreur que de laisser échapper un ennemi du régime ».
One of the Khmer Rouge slogans (and there were many more of the kind) :
« Its better to kill an innocent than to unknowingly set an enemy free. »

Un ancien prisonnier (enfant) torturé et orphelin, se réconciliant avec un ancien bourreau, bourreau de ses propres parents...  An ex prisoner (child) tortured and orphaned, reconciling himself with one of the ex-gardians, who may well have tortured his parents...
Du coup, 17 avril 1975, c'est pas si vieux que ça, l'armée de Polpot prend le pouvoir à Pnohm Penh. En l'espace de 2 jours, ils vident totalement la ville et envoient les habitants travailler de force dans les campagnes. Des milliers de personnes meurent durant ce transfert (les malades des hôpitaux, les handicapés, les bébés...). Beaucoup acceptèrent cette situation, car le bouddhisme prône la voix du milieu c'est à dire l'acceptation du moment présent sans révolte.
So, on the 17th April 1975, not so long ago, Polpot's army takes power in Phnom Penh as the liberators of the people from the power of the Vietnamese. The euphoria is short lived. In the space of 2 days, the entire city is evacuated and people are sent unprepared and on foot to forced labour sites in the countryside. Within the first few days of the regime, thousands die in this unprecendented exodus : the sick, forced out of the hospitals, the handicapped, the elderly, babies...

Les intellectuels sont emmenés dans cette prison où les pires tortures imaginables sont quotidiennes afin de leur faire avouer des faits (fictifs) qui légitimeront leur transfert au « killing fields » pour être abbattus. 17 000 personnes ont subi ce sort pendant 4 années. Jusqu'à que les Vietnamiens viennent libérer le Cambodge (janvier 79) de l'emprise des Khmers rouges. Ne nous affolons pas, les viets avait des idées derrière la tête pour agir ainsi...
Intellectuals and those who had helped begin the revolution are sent to this prison where they face unimaginable torture on a daily basis to make them confess their (fictitious) crimes, which then justifies them being sent to the killing fields to be killed. 17 000 people suffered this bitter ending over four years. Right up until the Viet came back to liberate Cambodia (January '79) to liberate them from the Khmer Rouge. Let's not get carried away, Vietnam also had its motives for acting the hero...

Ce lieu nous retourne l'estomac et « l'âme ». On est bouleversé par les témoignages et on se projette facilement à leur place avec toutes les questions que cela génère. De quel côté aurions nous été ? Si j'avais été un bourreau... ? Si j'avais dû dénoncer pour protéger mes proches... ? Si …
This place turns our stomach and our soul. We're shocked senseless by the witness accounts and we can put ourselves in thier shoes with all the questions that that implies. Which side would I have been on ? What if I was one of the torturers ? What if I had to incriminate someone to save my nearest and dearest ? What if... ?

C'est encore plus troublant car l'on chemine dans cette prison qui est un ancien collège à l'architecture bien francaise. Il me rappelle le collège de mon enfance. Et dans ces lieux on enlèvait la vie au lieu de s'ouvrir à celle-ci.
What is even more disturbing is walking through this prison that is an old school which looks much like any French secondary school. And here lives were taken away rather than the customary introduction to life.

On passe une petite heure avec un historien qui anime un débat autour de cette période et cela est très intéressant. Il faut savoir que cela fait à peine 2 ans que cette période est traitée à l'école avec les petits ados cambodgiens.
We spend an hour with a historian who leads a highly interesting and informative debate about this period of Cambodian history. It has been only 2 years that this subject is taught openly and objectively to young adolescent Cambodians.


On en apprend un « paquet » (comme dirait ma grand mère) sur tous les complots politiques entre les différents pays, notamment les Etats-unis (pour ne pas changer) et ce que cela engendre sur les peuples : « on laisse faire les ennemis de mes ennemis, on aide pour mieux apprivoiser, on intervient pour asservir... » L'histoire nous rappelle que les occidentaux ont eu de très mauvaises influences et ca fait pas si longtemps que ca ! 
A cause de la guerre froide, le Cambodge est devenue une zone intouchable afin d'éviter une guerre nucléaire. Donc le monde ferma les yeux et laissa le champ libre à ce génocide. Après que les Khmers rouges furent renversés, les États Unis continuèrent à "les soutenir" car ennemis des vietnamiens, dans l'espoir d'éviter l'effet domino du communisme.
Les Nations-Unis ont continué à reconnaître les Khmers rouges, meurtriers d'un peuple, comme représentants du pays et ce jusqu'en 1992!!!
We learn alot about all the political scheming of the various countries due to the Cold War and the impact that has : « the enemy of my enemy is my friend, we help them with arms, we turn them into our puppets... ». The Cold War meant that Cambodia became an untouchable zone so as to avoid a nuclear war, so the world turned a blind eye and allowed the genocide to continue. After the overthrow of the Khmer Rouge, the USA continued to support them as enemies of Vietnam, hoping to avoid the domino effect. The United Nations thus allowed a population's murderer's represent them internationally until 1992.

On traversa de vieilles cellules qui restaient inchangées depuis le jour de la libération des Cambodgiens. Seulement 7 personnes sur 17000 sont ressortis vivantes de ce calvaire. 
Il y avait également un couloir (the Hall of ghosts) dédié aux personnes torturées ici, avec leur photos et leur désespoir, enregistrées systématiquement par les gardiens : hommes, femmes, enfants, bébés. Parfois, ils juxtaposaient leur photo au moment de leur arrivée et leur photo après tortures. 
Peu de visiteurs quittent ce couloir sans avoir les larmes aux yeux.
We walk through old cells which have remained unchanged since the day the prison was liberated. Only 7 people of the 17 000 who passed through the gates to this « school » as prisoners survived. There is a harrowing « Hall of Ghosts », with photos of all the prisoners who were taken to S21, recorded systematically by the guards. Men, women, children, babies. Sometimes with a photo of them on arrival and upon death due to torture. Few people leave the hall with a dry eye.


Ailleurs, les méthodes de torture sont expliquées par des textes, des photos et ce qui restent des instruments.
The torture methods are shown elsewhere, in text, photos, and the remains of the torture implements.

Un autre bâtiment est dédié aux témoignages écrits des ex-gardiens qui poussent encore plus au questionnement. L'histoire n'est jamais simple, il n'y a pas de "bons et de gentils". Comment aurions nous réagi si notre oncle  ou même notre père était prisonnier. Aurions nous prétendu ne pas les connaître pour nous sauver et sauver le reste de notre famille? Ou les reconnaître et ainsi signer notre propre acte de décès et  celui des personnes que l'on aime?
Another hall examines the testimony's of the ex prison guards which pushes you to question the situation further. History is never black and white. How would you have reacted ? If your uncle and even your father are taken prisoner, do you pretend not to know them to save yourself and what remains of your family ? Or do you acknowledge them and thus sign the death warrants of yourself and all those you love … ?

Après cette dure après midi mais primordiale dans la construction de notre futur (celui qui ne connaît pas son passé est condamne à le revivre »), nous revoyons Calvin qui nous invite dans un bar au sommet d'une tour de Phnom Penh. Ca devient notre spécialité et c'est fort agréable. On est en compagnie de Léa et on fait la connaissance de Gilles, un parisien qui vient d'arriver dans la ville.
After this difficult but essential afternoon (« he who is ignorant of the past is condemned to relive it »), we meet up with Calvin who takes us to a rooftop bar on the top of a Phnom Penh skyscraper. Its becoming a running theme of our travels, and a rather pleasant one at that. We are also with Leah and we meet Gilles, a Parisian who has just arrived in the city and is looking for freelance work.

Leah, Calvin, Gonzita, Gonzo and Gilles.
 Le lendemain, nous partons au « killing fields», camp d'extermination à l'extérieur de la ville. Nous nous plongeons danc cette atmosphère lugubre et tragique.
The next day, we head for Choeng Ek, otherwise know as « the Killing Fields », extermination camp outside of the town. We once again plunge into a morbid and tragic atmosphere.

Nous ne citerons qu'un exemple pour ne pas oublier combien nous sommes capables d'être inhumains : Parmi les fosses (où les gens étaient tués à coup de bâton et enterrés), les lieux de tortures, il y a un bel arbre qui trône au milieu de ces champs où à chaque mousson, des os remontent à la surface. Cet arbre qui aurait pu être une lueur d'espoir pour les victimes, servait en réalité à tuer les bébés. Les khmers prenaient des nourrsissons par les pieds et les projettaient sur l'arbre de toute leur force...
We'll only list one example so as not to forget how inhumane humans can be : Amongst the mass graves (where people were blugeoned to death to save precious bullets), there is a beautiful tree in the middle of the fields where, after every monsoon, bones and other remains are pushed to the surface. This tree that could have been a symbol of hope for the condemned was in fact used to kill babies. The Khmer Rouge would take the babies by their feet and hurl them with all their strength against the tree...


Nous revenons sur la capitale et nous passons notre dernière après midi à se balader dans les rues et essayer d'apprécier la vie d'ici.
We come back to town and spend our last afternoon walking around the city and trying to appreciate the life here.


Pendant notre repas sur un petit stand du marché central (sorte d'ovni géant en béton construit par les francais), entre 2 nems, on fait la connaissance d'un couple de Francais de notre âge : Elodie et Charles. Ils font l'Asie du Sud-Est pendant 6 mois en sens inverse de nous. On peut alors échanger sur nos expériences et passons un bon moment avec eux. On prolongera notre journée et soirée en leur compagnie.
During our meal at a little market stand in the central market (like a giant ciment UFO that was built by the French), between 2 spring rolls, we meet a French couple our age : Elodie and Charles. They're spending 6 months in SE Asia going the opposite direction to us. So we swap stories and have a wonderful evening with them.

Le marché central.  The central market.


Le lendemain, nous partons en bus pour le Vietnam. Nous quittons donc le Cambodge qui nous manque déjà. Quel pays, quelle histoire, quels sourires !
The next day we head off by bus for Vietnam. So we leave Cambodia that we miss immediately. What a country, what history, what smiles !

Une cérémonie religieuse en pleine rue.  Religious ceremony in the middle of the street.

Le passage de la frontière se fait sans difficulté et de manière très professionnelle. A croire que le roi du Cambodge a lu notre blog et a recruté de nouveaux douaniers compétents et motivés...
The border crossing is professional and hassle free. Its as if the King of Cambodia read our blog and hired new customs officers who are competant and motivated...


Quelques mots en cambodgiens, pour ne pas oublier :
A Little Cambodian vocabulary so as not to forget it :

Bonjour, Hello: Suo Sadai

Merci, Thank you: or koune



To be continued...

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